BlackTiger : Le Grand Voyage.

Mademoiselle, c'est l'heure de vous lever !

Les rideaux se tirent, et le soleil se jette dans mes pauvres yeux encore embués de sommeil. Je maudis la domestique, et tire les draps sur ma tête.

Votre père désire vous entretenir ce matin. Quelle robe dois je vous sortir ?
Va au diable, toi et tes robes ! On s'entretiendra plus tard ...
Mais Mademoiselle ...

Ça m'énerve. Hoooo oui ça m'énerve. Ma main se pose sur le pommeau de ma dague, près du lit, et je la balance dans sa direction. Sans regarder hein, sinon je l'aurais touchée. Est ce un mal, cela dit ? Elle crie, et s'en va en appelant mon père. Mais qui m'a fichu une donzelle pareille ??? De toute façon je m'en fous. J'aime pas les robes, et je veux dormir. Le drap se retire d'un coup de ma tête, et me voici à nouveau aveuglée. Je vais pour incendier l'illuminé qui veut mourir, et ravale mes belles insultes rapidement.

Ma fille, debout. J'ai plusieurs choses très importantes à te dire.

Je le regarde en biais. Il a l'air sérieux en plus ! En soupirant, je m'assois. Ma tête dodeline doucement dans sa direction. Ho la vache ... Ma tête ...

Tu m'écoutes ?
Oui.
Attentivement ?
Aussi.
Bien. D'abord, on ne lance pas de couteau sur les domestiques.
Mais elle m'a agressée avec ses robes à la con !
Silence ! Ce n'est pas une raison !
Mais ...
Ensuite ! J'ai apprit que tu as passé la soirée avec tes hommes ?
Ouais ... C'était marrant ! Laughing

Ça ne doit pas l'être ! Est ce que tu te rends compte que tu es en age de te marier ? D'avoir des enfants ? Tu pourrais tomber enceinte de ... du premier venu !
Ho père ! Mais c'est pour rire ! On s'amuse, c'est tout !
Qu'importe. Tu vas aller chez ta mère.
Hein ?
Elle connait un gentilhomme qui fait partit d'une alliance. Je suis certain que tu trouveras chaussure à ton pied.
Mais c'est n'importe quoi ! Je veux pas me marier !
Tu y vas un point c'est tout !
Et mes hommes ?
Ils ne t'accompagnent pas. C'est hors de question. Maintenant tu t'habilles bien, car nous recevons le Comte. Je veux être fier de toi.
Mais c'est trop méchamment pas juste !!!
Allez ma fille ! Courage !

Courage ... Dépitée, je plonge la tête sous les draps. Comte débile ... C'est qui ce comte ? Surement un inconnu. Pff. La donzelle se ramène. Elle reste planquée derrière la porte, cette débile.

Mademoiselle ... Je sors votre robe ...
Bleue.
Oui Mademoiselle. Tout de suite Mademoiselle.

Bon, faut se lever. Mes jambes ont des bleus ... Ah oui ! C'est quand je me suis battue avec mon palefrenier ça ! Il ne faut jamais se fier à un palefrenier, c'est coriace ces bêtes là. Mais j'ai gagné, c'est ce qui compte. Et non, le boucher ne m'a pas aidée ! Enfin ... Pas trop.

Arg ! Mais c'est trop serré cette robe ! J'ai pas prit de ventre pourtant ... Ben non. C'est cette idiote qui fait n'importe quoi. Je pense que je vais me trouver un domestique mâle. C'est toujours mieux, un homme. Ils savent ce qui embellit une femme. Alors qu'une femme ne sait pas ce que les hommes aiment, donc ne peut pas embellir une autre femme. Ouf, les idées tourbillonnent dans ma tête. J'ai pas beaucoup de tiroirs, alors ils sont vite plein. Quand je les ouvre tous d'un coup, imagine un peu le bordel !

Me voici prête, dans ma jolie robe bleue. Qui m'empêche de respirer. Et ou je ne peux même pas accrocher mon épée. Quand à mon arc, n'en parlons pas. Je croise dans les couloirs le timide Percifal, qui rougit et baisse la tête. Hé hé, on s'est battus aussi, au bras de fer. J'ai gagné. Bon, j'ai un peu triché : le haut de ma robe est malencontreusement tombé, dévoilant un sein. Le pauvre. Je l'aime tellement que je passe mon temps à le maltraiter. Le pauvre.

Nous voici arrivés à la porte de la salle, et j'entends quelqu'un en grande discussion avec mon père. Je jette un coup d'œil discretoss ... Misère. C'est le Comte de Langlast. Ça fait au moins quarante ans qu'il veut m'épouser, ce crétin. Il est con comme un manche, et en plus, il est moche. Et il ne sait pas se battre correctement. Tu lui donne une armée il en fait de la bouillie ! Pas parce qu'il est fort hein, mais parce qu'il les envoie à la mort. Misère de misère de misère. C'est lui que je dois épouser ? Plutôt mourir !

Je me tourne vers la donzelle, elle a un air bizarre. Elle était au courant ... J'ai mis ma robe préférée pour ce type ! Arg ! J'ai envie de la tuer, tout de suite, maintenant, immédiatement, irrévocablement. Doucement, je siffle Percifal, qui lève un œil, et je lui fais signe de me filer son épée. La gonzesse me regarde avec un air inquiet. J'attrape l'épée, et je me tourne vers elle. Elle comprend d'un coup ce que je veux faire, et part en hurlant dans la pièce ou se trouve mon père. Mouhaha. Je suis démoniaque. Cette fille va bien finir par faire un syncope non ? A force que je lui fasse peur

Bon sang, tu n'arrêtes dont jamais ! Qui t'a donné cette épée ?
Quelqu'un d'obéissant !
Pas comme toi en fin de compte.

Le Comte glousse, et il meurt foudroyé sur place. Dans mon imagination. Cela dit, il doit bien se rendre compte qu'il va bientôt mourir, parce qu'il se racle la gorge, et détourne les yeux. Il se rend compte le Comte ! Pfff ... Ce jeu de mot débile me plait, et je me mets à rire toute seule. Allez ! Avec un peu de chance, mon père ne va m'envoyer nulle part, comme je suis folle. Et il ne me mariera pas non plus. Trop trop bien.

Bon, cesse de rire, ma fille. Le Compte ici présent va t'accompagner jusque chez ta mère.

Il se rend pas compte le Comte ... J'me fais rire !

Bon, Comte, vous êtes prêt. Ma fille également. Le carrosse aussi. Et votre escorte. Vous pouvez y aller.

Je manque m'étrangler en rigolant.

Queoua ??? La tout de suite maintenant ?
Tiens, tu ne ris plus ?
Mais certainement pas !
Certainement que si !
C'est super loin !
Pas tant que ça.
Et dangereux !
Je plains tes agresseurs ma fille.
Et ... Je serais seule !
Ce serait encore pire pour eux oui.
Et ...
Et rien. Allez y.
J'emmène Percifal !

Mon père jette un coup d'œil à l'homme en question, qui s'imagine soudainement que la décoration au mur est digne d'intérêt.

C'est un bon combattant. Digne de confiance. Très bien. Il t'accompagne.
Yeah !!! Allez Percifal, nous partons !

Je saute en l'air, et lui me suit, contrit, me maudissant surement de l'avoir mêlé à tout ça. Que voulez vous, je l'aime trop pour ne pas l'embêter !

Dieu Tout Puissant Messages : 86 Date d'inscription : 28/11/2010

J'adore ^^
ça change de mon style d'écriture ou de l'ecriture standard, c'est un peu un melange entre langage familier et vie de princesse, un peu comme la serie Kaamelott finalement ^^
J'adore vraiment, vivement la suite ^^

et bien je n'ai pas le temps, là, je dois aller au médecin. Mais après, pourquoi pas Cool

Cela fait un moment que nous marchons. J'ai mal aux pieds. Percifal est près de moi, comme toujours. Je n'attends qu'une chose, c'est qu'on trouve une auberge, que je puisse retirer cette maudite robe et mettre mon armure !

Votre robe vous va à ravir, jeune demoiselle.

Je me tourne ébahie vers le Comte. Mais qu'est ce qu'il me veut lui ? Ses yeux brillent. Oh oh ... C'est mauvais, quand les hommes ont ce regard là. Discrètement, je fais signe à Percifal de se rapprocher. Il marche à ma gauche, donc comme son épée est à son coté droit, je peux facilement l'attraper. Au cas ou.

Et bien merci ...
Votre père s'inquiète pour vous, vous savez ... Il n'apprécierait pas que vous engendriez des ... bâtards.
Shocked

Et alors ? C'est lui qui les porte, peut être ?
Ce n'est pas ce que je veux dire, et vous le savez, ma Dame.
Alors qu'est ce que vous voulez dire ? Parlez clairement !
Je veux dire que vous êtes une duchesse ! Vous ne devez pas avoir d'engeance avec des ... paysans.
Shocked

Et vous vous proposez, c'est cela ?
Ma Dame, jamais je n'oserais ...
Bon alors taisez vous, si vous n'osez pas ! Percifal, mon cheval. J'en ai marre de marcher !

Arg, il m'a énervée le baronnet ! Heureusement, j'adore faire du cheval. Et Percifal est gentil. Nous nous retrouvons en tête de colonne, même si les soldats n'ont pas l'air contents qu'on le fasse. Qu'importe. C'est qui le chef ici, hein ? Bon.

Vu l'allure à laquelle nous chevauchons, nous arriverons chez ma mère dans ... quatre jours, tout au plus. Les chariots sont lents. Et les hommes ont tous l'air bêtes. Pourquoi les hommes ont toujours l'air bête ? Ils le font exprès ou quoi ? Ça y est, je suis de mauvaise humeur, à cause du Comte ! Pour la peine, je tape la croupe du cheval à mon voisin, qui part en courant. Qu'est ce qu'on rigole !!! Je suis une comique incomprise. Tiens, même Percifal, il comprend pas mon humour. Il boude. Pauvre petit.

J'arrive à sa hauteur, et je me jette sur lui. Nous tombons de cheval, je suis morte de rire. Surtout qu'il était tout propre, en partant. Ce n'est plus le cas. On dit merci qui ? Il est très fâché, alors on se bat comme des chiffonniers pendant de longues minutes, jusqu'à ce que je trouve suffisamment de souffle pour le supplier d'avoir pitié de ma jolie robe. Le Comte, il est pas très très content. Alors je m'approche de lui, et lui fait vider les étriers. Comme je l'ai toujours dis, la seule façon de faire redescendre un noble sur terre, c'est de la lui faire bouffer !

Alerte ! On nous attaque !!!

Ben oui, on nous attaque. Des brigands, vu leur style vestimentaire. Quel manque de classe. Percifal dégaine, le Comte aussi, et moi ... Ben j'ai toujours ma robe, et pas d'épée. Alors je cours en direction de mon cheval, ou j'attrape mon fourreau en vitesse. Là, je déchire illico presto ma robe, qui m'arrive maintenant au dessus des genoux, et sur le coup je me dis que plus tard, les filles adoreront cette tenue. En attendant, nous sommes encerclés. Percifal à mes cotés, je me jette dans la mêlée.

Bientôt, tout n'est que combat, et plus vraiment net. Un barbu me saute dessus, par derrière, et se retrouve décapité d'un moulinet de mon petit chéri. Tout le monde devrait regarder Percifal au moins une fois quand il se bat : il a trop trop trop la classe. Il a son air super sérieux de quand il est concentré, et de temps en temps, quand il est fier de lui, il a ce petit sourire en coin que j'aime bien. Qui me donne des frissons dans le dos.

Ce n'est pas le moment, et me voici encerclée. Ils sont trois, les malotrus. Alors, on va la jouer finement : j'en regarde un dans les yeux en me mordant la lèvre inférieur, puis je passe doucement ma langue sur mes lèvres. Interdit, il me regarde, les yeux ronds comme un bouclier spartiate. J'ai abaissé mon épée, et ils échangent des regards, incertains. C'est le moment que je choisis pour faire danser ma lame, qui transperce un ventre, éclate une épaule, et finit plantée dans un crane. Le survivant part en courant. Je siffle mon cheval, et nous nous lançons tous deux à sa poursuite. Percifal et le Comte sauront bien gérer le groupe sans moi.

Il court très vite, et croit me distancer. En fait, je me suis rendue compte que mon cheval est trop bruyant, alors je l'ai renvoyé au camp. L'homme s'est arrêté dans une clairière. Il y a plusieurs campements, et il y a encore des hommes. Je me cache derrière un buisson, et je commence à les compter. Il y en a approximativement 50. Dont quelques archers.

J'entends soudain des pas dans mon dos, et je vois Carnassier, mon cheval, qui s'est arrêté tout près. Brave bête. Encore mieux qu'un homme. Je retourne la tête en direction du campement, mais une main gantée se pose sur mon épaule. Je me retourne vivement, et siffle ... sur Percifal. Il s'accroupie près de moi, et jette un œil au campement.

Ils ne sont pas trop trop nombreux.
En effet.
Mais plus que nous.
C'est exact.
Tu as un plan ?
Bien sur !

Percifal fait une tête bizarre, comme si ça le surprenait que j'ai un plan. Depuis le temps qu'on combat ensemble, il les connait mes plans. Peut être qu'il a peur ?

Et ... C'est quoi ton plan ?
Simple. Ils sont 50, on est trois. On les encercle !

Dieu Tout Puissant Messages : 86 Date d'inscription : 28/11/2010

Hé ! J'adore, je suis fan de tes histoires mdr

Percifal soupire. Pas un soupire vite faite hein. Non. Un énooooorme soupire. Il a l'air blasé, mais ne dit rien. Parfait. Carnassier rigole, lui. Ah bon il se moque ? Puisque c'est ainsi ... Lui ira là bas, au loin, parce qu'il trotte plus vite que nous, moi je prends la droite, et mon petit chéri la gauche. Ils semblent acquiescer ... On y va.

Je me retrouve bien positionnée, cachée derrière un buisson. Carnassier et Percifal sont déjà arrivés. D'un léger signe de tête, je m'adresse à lui, et mon cheval décolle, poussant à tout rompre des rugissements de lion. Il est balèze mon cheval, faut pas croire ! Pendant que les brigands restent stupéfaits devant un cheval qui les charge, Percifal et moi on en profite pour attaquer. Lui tout en silence, pire qu'un serpent, et moi ... En hurlant. Les bandits préfèrent s'en prendre à Percifal dans un premier temps, puis, finissant par faire abstraction de ma tenue quelque peu outrageante (faudrait pas que mon père me voit comme ça didont) ils décident de me tuer, et le combat s'engage. Je retrouve dans mes adversaires le mec que j'ai blessé à l'épaule.

Je suis blessée. A la hanche, au bras, et dans le dos. Je ne m'en étais pas rendue compte, c'est lorsque Percifal a crié que j'ai calculé. Lui, il est blessé à la jambe, il a du mal à marcher, et une profonde entaille a déchiré sa chemise, sur le torse. Carnassier se retrouve avec une flèche dans le train, et s'en va en courant. Je me rapproche de mon ami, parce qu'on a été distancés, à cause des combats. Nous sommes très fatigués, tous les deux. Je me colle dans son dos, il respire très fort, la bouche entrouverte.

Je t'interdit de mourir sans combattre.
J'aurais combattu avec toi jusqu'au bout.

Les hommes ont fait un cercle autour de nous, ils sourient, avec un air malsain. Il en reste au moins 30. Ma main se crispe sur le pommeau de mon épée. J'essaie de reprendre un peu d'air. Percifal aussi. Ils se rapprochent encore. Je suis trop fatiguée ...

En général, dans les contes pour enfants, c'est à ce moment là que la cavalerie débarque, et que tout est bien qui finit bien. Bah pas là. Parce qu'on a pas de cavalerie. Mes hommes se déplacent toujours à pieds, ça fait moins de bruit. Aussi, lorsqu'ils passent à l'attaque, c'est la surprise généralisée. Quand je vous dis que mes plans sont toujours géniaux ! Les voir nous redonne de l'énergie, et on s'élance contre le cercle, tandis que Marshall commence à tailler dans les rangs. Il me regarde, et m'apostrophe en souriant.

Alors Duchesse, encore un de tes plans foireux ?
Va te faire voir ! ^^

Le combat est terminé, je suis contente de voir mes hommes. Eux aussi sont contents de me voir.
Le Comte finit par arriver, avec le reste de la troupe. Il ne leur reste plus rien à tuer ! Carnassier s'amuse à piétiner les corps, au cas ou il y en aurait un qui a survécu. De Langlast me regarde avec un air réprobateur.

Diable, ma Dame, l'état dans lequel vous êtes !
Et oui, c'est ça de se battre ! Razz

Votre père sera furieux en apprenant que vous avez gardez vos hommes avec vous !
Je ne les ai pas gardé, je leur ai simplement indiqué mon itinéraire Cool

N'est ce pas que je suis formidable ? Digne d'un Saint, vraiment. Marshall éclate de rire. Je vous ai parlé de Marshall ? En fait c'est simple. Vous avez besoin d'un assassin très doué pour tuer quelqu'un difficile à tuer ? Bah voila.

Bon, suffit maintenant. Si j'arrive dans cette tenue, ma mère va me tuer. Marshall, tu proposes quoi ?
Qu'on monte la tente. Les barbares sont tous morts, on peut squatter ici. Je prendrais le premier tour de garde, ensuite on tournera.
C'est bien comme plan !
Oui hein ? Tu devrais t'inspirer de moi plus souvent ! Laughing

Pff, tout le monde se moque de moi. Et bien quoi, il était pas génial mon plan ? Tout est bien qui finit bien non ? Bon alors. Non mais chez qui ... Je regarde Percifal, qui a enlevé sa chemise. Mmmmh ... Dé-li-ci-eux J'adoooore les hommes qui font beaucoup de sport. Bon pas trop hein. Enfin ... Ca dépend lequel, et avec qui

Hey mais j'y pense ! Il va me falloir une tenue !

Les hommes se regardent, le Comte a l'air inquiet. Mais avant que j'ai le temps de répondre, Percifal s'avance, quelque chose dans les bras. Et là, à l'instant ou je remarque l'étoffe jaune, je le maudits à vie.

Ben oui, une robe !

Dieu Tout Puissant Messages : 86 Date d'inscription : 28/11/2010

Haha ^^ Tout est bien qui fini bien, sauf pour la duchesse hein ;P

Allez allez ! Tout le monde debout ! On y va dans dix minutes !

Je grogne. Pas doucement hein. Très fort. Histoire qu'il m'entende.

Alleeeez Duchesse ! Le grand air ne peut te faire que du bien !
Fous le camp ou je te plume !!!

Marshall s'en va, mort de rire. Je suis d'une humeur massacrante ce matin. J'ai dormi sur un sol inconfortable, et une racine m'a bousillé le dos toute la nuit. L'horreur. Enfin ! Je mets ma foute robe en espérant que d'autre bandits me donneront l'occasion de la déchirer et la remplacer par mon armure, et je sors.

Là, j'arbore une mine réjouie : le Comte m'a l'air d'avoir dormit encore plus mal que moi ! Vous verriez sa tête ! Un vrai bonheur. Tout le monde est prêt, mais je cherche Percifal du regard. J'attrape Louis, qui me répond qu'il est partit en éclaireur. "C'est ce qu'il sait faire le mieux", ajoute-t-il en souriant, et je lui donne une grande claque en travers de la figure. Non mais ! Ce qu'il fait le mieux, mon petit Percifal, c'est se battre. Enfin ... Je suis sure qu'il a d'autres qualités, mais il ne me les a jamais montrées, le fourbe !

Hey Duchesse ! Tu maltraite mes hommes ?
Il l'a mérité ! Non mais ! Dire du mal de mon Percifal à moi perso !
Tu l'aimes hein ? ^^

Au moment ou je vais répondre, je remarque son regard suspicieux. Il rigole, et s'en va. Je crois que sa question était à double sens. Je ne suis entourée que de fourbes ! Grands dieux ! Qu'ai je fais pour mériter cela ? Bon, en attendant, je vais chercher mon cheval. Je ne veux pas aller à pied aujourd'hui.

Ah ! Ma Dame, comment allez vous ?
Très mal ! Et vous, Comte ?
Ma foi, le sol fut désagréable ...
C'est un sol magique. Plus on est noble, et plus il est méchant !

Je m'en vais illico presto, lui tournant le dos, et très fière de ma répartie. Ben quoi ? Il m'énerve ! Avec ses manières à la noix ! Plus tard, je veux épouser un bucheron !!!

Voici Percifal qui revient, et je lui balance un caillou. Il me regarde avec un air bizarre, mais ne dit rien.

Tu es partit sans moi, saligaud !
En éclaireur, oui. Je te l'ai dis, mais tu m'as envoyer balader.

L'ignorant délibérément (parce qu'il a mit à mal ma fierté de femme, n'est ce pas) je monte sur Carnassier, qui arrête de brouter pour regarder ou en sont les préparatifs. C'est à dire : terminés. Parfait. La journée ne commence pas aussi mal qu'il me l'avait semblé. Tant mieux. Je n'ai plus qu'à m'éloigner de ce fichu Comte, et tout ira pour le mieux ! Je suis formidable.

Dis Marshall, on arrive quand ?
Dans trois jours, si on garde l'allure.
Je ne suis pas pressée hein ! Mais je m'ennuie ...
Inspire fort et expire doucement Duchesse.
Pfff ...

Je m'ennuie. Ça fait au moins ... Dix minutes qu'on avance, et qu'il ne se passe rien. Percifal est loin de moi, donc je ne peux pas l'embêter. Et Marshall, quand il est concentré, est bien trop sérieux. J'irais bien ennuyer le Comte, mais il va croire que ça lui donne le droit de m'épouser. Donc, je m'ennuie.

Il est ou Percifal !!!
Tu peux pas le laisser tranquille deux minutes oui ?
Maiiiis heuuuu ! Je m'ennuie !!!
Laisse le dont respirer ! Tu veux l'épouser ou quoi ?

Alors là, ça me la coupe. Et à son regard, je vois bien qu'il l'a fait exprès. Le misérable ... Ma vengeance sera terrrrrrible !!! Furieuse, contre lui et contre moi surtout, je tire sur les rennes de Carnassier, et je vais en direction de la foret. Loin de tout ce bruit.

C'est dingue ... Il n'y a aucun bruit, dans la foret. Pas le moindre chant d'oiseau, pas le moindre bruissement de feuille. Mes sens en alerte, mes oreilles à l'affut, mon instinct me dit que ce n'est pas normal. Et pour cause : un sifflement retentit, et Marshall a à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'une volée de flèche s'abat sur le camp. Une embuscade ...

Saligauds !!!

Je pousse un cri de rage, les hommes tombent de selle, courent vers la forêt pour tenter de débusquer les assaillants, ou meurent, au choix. Hey, mais ... Et mes hommes à moi, ils sont ou ?

Mes yeux fouillent le champ de bataille, et je ne vois ni mes hommes, ni Percifal. Marshall se bat comme un beau Diable, et je souris. Et il est magnifique. Mais cet instant de joie est de courte durée, car dans mon esprit germe une idée : Percifal est partit avec mes hommes, et nous a préparé une embuscade. Il en a marre de moi au point de vouloir me tuer ? D'un coup, les larmes rendent ma vision floue, et je les essuie rageusement d'un revers de manche. Il veut me tuer ? Qu'il ne vende pas ma peau d'abord !

Un coup de talon, et Carnassier s'envole, droit en direction du carnage, évitant les corps qui jonchent le sol, en direction de Marshall, qui me lance une épée. Le bol ! C'est la mienne ! Elle est magnifique, mais je te ferai la description plus tard. Pour l'instant, j'ai des têtes à trancher. Autant lorsque Percifal se bat, c'est un guerrier à la fluidité du serpent, et à la vitesse de l'aigle, autant Marshall, lui, il a la majesté du lion, et la force de l'ours. Sa masse s'abat toujours de façon à enfoncer le crane en dessous jusqu'aux pieds. Et ce qui me fait bien marrer, c'est qu'il y arrive à tous les coups.

Ma robe me gêne, mais je ne lui prête pas plus d'attention qu'à mes chaussures qui me font mal aux pieds, et du coup, elle se tient tranquille. Avec un peu de chance, elle va se déchirer. Comme mes bandages, d'ailleurs. Sauf que eux, ils n'attendent pas la robe. Et j'ai super mal. Surtout au bras. Et aux cotes. Il faudrait que je fasse une étude, savoir ou j'ai le plus mal exactement.

La bataille continue, les hommes embusqués dans les bois ont été délogés, et tout le monde se bat plus ou moins au corps à corps. Je suis aussi descendue de cheval, et Carnassier a finit par partir se cacher dans un coin. Il a été blessé, mais je ne sais pas à quel endroit. J'ai chaud, et très mal aux cotes. Ce doit être ça qui me fait le plus mal. Le Comte est mal en point, planqué derrière son carrosse, aussi, avec un soupire, je m'en vais lui filer un coup de main. Si mon père apprend sa mort, il va me tuer. Même si je meurs maintenant. Bah, tant pis. Ce sont des choses qui arrivent.

Je jette un coup d'œil autour de moi, et à vue de nez, je dirais que nous gagnons. Ce qui est une bonne chose, tu en conviendras. Je vais peu être pouvoir me reposer un peu ... Toujours pas signe de mes hommes. Marshall ne semble pas inquiet. J'ai l'impression que ça fait des heures que je me bats, mais à voir mon ourson, ça ne fait pas plus de dix minutes. Il est en super forme, lui. Faut dire, pour fracasser des cranes, il faut juste lever le bras et le laisser retomber. Ça ne demande pas plus d'énergie que cela. Alors qu'avec une épée, il faut faire tout un tas de gestes parfaitement inutiles. Et fatigants.

Je regrette, sur le coup, d'avoir souhaité les brigands pour déchirer ma robe. J'aurais mieux fait de la déchirer toute seule. Ou j'aurais demandé à Carnassier, au pire. Il reste encore pas mal d'ennemis. Et je suis réellement fatiguée. Je lâche un soupire, et je me retourne en entendant un bruit. J'ai à peine le temps de distinguer un visage, et au loin, je crois apercevoir Percifal, ce sale traitre, qui crie quelque chose. Puis, les douleurs qui s'estompent, le silence profond, et le noir total.

» [Présentation] BlackTiger
» pour passer a 10
» Ceci n'est pas l'histoire de BlackTiger !